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Inondations : nos aides familiales contre vents et marées

 

Le 13 juillet 2021 et les jours qui ont suivi marqueront à jamais la mémoire des Belges et des Liégeois en particulier. En quelques heures à peine, d’importantes précipitations font déborder nos fleuves et nos rivières, provoquant des inondations qui ravageront les vallées de l’Ourthe et de la Vesdre. Au cœur de cette détresse, nos travailleurs ont œuvré pour venir en aide à la population dans le cadre de leur mission, et parfois au-delà.

Lorsque nous arrivons à Chênée pour rencontrer les aides familiales du secteur de Trooz et Vaux-sous-Chèvremont, les stigmates des inondations sont toujours bien visibles dans le quartier. Maisons condamnées, amas de gravats et trottoirs abimés se succèdent sous notre regard. Au confluent de l’Ourthe et de la Vesdre, les plaies sont encore béantes des mois après la catastrophe.

Rien, pourtant, ne laissait présager un tel désastre. « Le jour où ça a commencé, on n’a pas réalisé de suite ce qui nous arrivait. L’eau montait progressivement, mais c’est surtout le lendemain qu’on a saisi l’ampleur de la catastrophe », relate Élodie Georgin, gestionnaire des équipes de Trooz et de Vaux. « Chaudfontaine était complètement sous eau. Le téléphone a alors chauffé. Toute l’équipe s’est mobilisée pour savoir qui pouvait aller où et s’assurer que nos bénéficiaires étaient en sécurité ».

Le surlendemain, les aides familiales ont fait le tour des centres d’accueil et vérifié les maisons qui étaient encore accessibles. « On laissait nos voitures sur les hauteurs, on enfilait nos bottes et on descendait à pied », expliquent-elles. « Tout le monde était sain et sauf. Malheureusement, beaucoup de bénéficiaires ne sont pas encore de retour dans leur maison aujourd’hui. Certains ne pourront jamais y revivre ».

Chez les bénéficiaires qui n’ont pas eu d’autres choix que rester chez eux, l’heure était à la débrouille. « Sans électricité et sans chauffage, parfois pendant plusieurs mois, tout devient plus compliqué : faire le linge, préparer à manger, laver les bénéficiaires… tout, en fait », déplore l’équipe. « Les gens étaient perdus, ils n’arrivaient pas à réfléchir. Les aides familiales sont souvent un repère pour ces personnes. On essaie de les accompagner au mieux et de les soutenir psychologiquement. C’est notre job ».

Pourtant, les aides familiales ne peuvent pas porter sur leurs épaules tout le poids des inondations. « Elles doivent avant tout assumer leurs tâches, même si on est parfois sorties du cadre de nos missions habituelles », constate Élodie Georgin. « On a beaucoup redirigé vers le réseau d’aides présent sur place et pu compter sur les élans de solidarité, même si ces derniers diminuent aujourd’hui. Pourtant, les inondations sont encore une réalité pour beaucoup ».

Si elles gardent le moral, les équipes marquent aujourd’hui le coup. « Nous sommes épuisées physiquement et psychologiquement. Avec les routes en travaux, les trajets sont longs et chaotiques. Les feux rouges poussent comme des champignons la nuit ! ». Si elles préfèrent rire de la situation, les aides familiales relativisent aussi beaucoup. « On a mal au cœur quand on voit la détresse dans laquelle se trouvent certains de nos bénéficiaires, ça nous fait prendre du recul sur la situation ».

Au final, toutes ces épreuves n’auront fait que renforcer une équipe déjà fort soudée. « Nous sommes fières de nous et de la manière dont nous avons géré les événements », se félicitent-elles. « Ce sont des images que l’on n’oubliera jamais. Nous prenons ça comme une force d’avoir su traverser ensemble ces moments difficiles. Demain, on peut avoir un tsunami : nous serons prêtes à y faire face ! ».

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fortes », conclut Élodie. « Aujourd’hui, nous sommes toujours là pour aider nos bénéficiaires. C’est un secteur qui fonctionne plus que bien, avec des aides familiales qui répondent présentes. Je trouve que j’ai une équipe extraordinaire ».